Langue/Sprache

Tribune libre : Les mots de Ferdinand n° 3

LES MAUX DE  FERDINAND  N° 3

« COUP DE GUEULE »

Bonjour à Tous,

Voilà quelques mois que la « Dist », dans le jargon postal, n’est pas soumise à la pression lancinante   exercée il y a encore peu. Mais en y regardant bien, l’on s’aperçoit qu’il n’en est rien. La Direction Post Mail et peut être même les autres unités, ont opté pour une nouvelle stratégie toute aussi avilissante et sournoise, à l’encontre des dévoués employés que nous sommes.

A commencer par ces incessantes communications placardées ici et là sur nos lieux de travail. Nous bombardant de pourcentages, de classements, de comparaisons  et de messages aux titres ravageurs. Le tout relayé par une presse interne tant en support papier qu’en support électronique, vantant les mêmes discours. N’oublions pas, pour couronner le tout, ces lettres personnellement adressées qui font de vous une « vedette » de l’unité Post Mail, à grand renfort de bristol, papier glacé, autocollant et je ne sais quoi encore.

Si notre bon Ferdinand, exténué par ses 20 kilomètres de tournées à pieds, était parmi nous, il se frotterait la gorge, repositionnerait  sa casquette Postale, contemplerait l’horizon  et en une rapide et juste synthèse penserait :

« Mais que veulent-ils de plus ? »

Et il est vrai qu’encore une fois la communication « made in Poste Suisse » souffle le chaud et le froid. De quoi irriter le plus simpliste des collaborateurs Post Mail…Je ne vais pas là entrer dans le détail de cette communication bigarrée, tant les discours sont  faussés par nos bons vieux chefs que sont Jürg, Ulrich et Jan.

En clair et pour faire court :

-L’unité Post mail est un pilier essentiel de la Poste Suisse qui génère quelque  30 % des bénéfices réalisés.

-La Poste est un bon employeur soucieux des valeurs sociales.

- Les collaborateurs sont des éléments essentiels valorisés  « par un si beau et indispensable service* ». (PM 13/ efficace*)

-Son personnel est confiant en sa direction.

C’est un constat idyllique ! Et  le « politique »  en place et complice… peut être fier de l’un des plus importants pourvoyeurs d’emploi de ce pays.

Eh bien Ferdinand, accroches toi ! Ce n’est pas assez, pauvre bougre, loin de là !

La réalité sur le terrain est à cent mille lieux de ces allégations. Mais cela vous le savez, pour le vivre au quotidien.

« EXIT » les  25 % d’employés, soit un quart des effectifs, 12218 personnes ! ; (Voyez que moi aussi je sais manipuler les chiffres et pourcentages…) ; qui ne répondent  plus au sondage, dépités par les traductions lamentables et désuètes qui en sont faites. Soit 12218 personnes purement balayées d’un revers de la main dans le Post news du 10 /08/ 2011.

« EXIT » la mise en place Distrinova et FSM. Il n’y aura pas de licenciement, car les projets se mettent progressivement en place « sans casse sociale ». C’est Ulrich qui vous le dit. 15000 collaborateurs dans la distribution. 3000 dans le tri. Sachant que le tri séquentiel permet à la Poste de gagner +/- 30 % sur le temps d’un poste de travail. Et que l’on ne retienne que les 3000 collaborateurs du tri postal. Alors l’on obtient bizarrement  900 emplois supprimés ! Il est vrai compensé par la création de 80 nouveaux postes liés à l’implantation du tri séquentiel…Nous sommes bien loin des 400 emplois perdus annoncés, d’autant qu’ils se font par le biais des fluctuations naturelles et des départs à la retraite. C’est Ulrich qui vous le dit, je vous dis !

Alors pourquoi se prépare-t-il en coulisse un plan social ?je vous le demande ?

Si comme Ferdinand, votre nez vous démange et que votre rythme cardiaque s’accélère. Alors  je vais vous donner l’occasion d’exprimer cette colère sourde qui stagne au fond de vos entrailles.

N’avez-vous pas été dernièrement convoqué à une réunion dite « obligatoire » intitulée :

Collaboration au sein de l’équipe. (Contrat d’équipe)                                 

Rubrique : Ensemble, faisons de grandes choses.

Je cite : Les questions suivantes portent sur le thème de la collaboration au sein de l’équipe et doivent  inciter les équipes à discuter afin de mettre en lumière le potentiel d’optimisation.

C’est écrit noir sur blanc « Ferdinand » ! Pourquoi tu tousses, tu es tout rouge ! Tu es crevé de ta semaine ? Eh bien maintenant, « ils » vont te faire crever ! Tu n’en fais pas assez Bon Dieu !

 Il faut « OP TI MI SER »

Et pour accomplir tout cela la Poste investit dans les ressources humaines au travers de modérateurs/-trices. De gentilles personnes (je vous l’assure, je l’ai vécu) qui ne connaissent rien des processus comme de ton job, mais qui veulent te donner les moyens de mieux travailler, d’être polyvalent, bien dans ton travail etc., etc… dont le but final avoué, se résume au bout de 2 heures de séance, à gagner du temps de travail ! (Tas de feignants que nous sommes !). 2 heures multipliées  par X personnes pour rien ! Si ce n’est de te rendre compte que l’on se fout royalement de nous tous, ouvertement et que la Poste Suisse cherche par tous les moyens à te presser le citron jusqu’à la dernière goutte. (C’est pour cela que le citron est jaune)

 Mais  ce n’est pas tout ! Vous allez voir jusqu’où peut aller le cynisme de nos dirigeants.

Cette personne, a en réalité  pour mission que le groupe ne sorte de réunion qu’avec « le fameux contrat d’équipe (en rouge dans le texte). Respires Ferdinand !  Je te le conseil. Je disais donc, que le but est de faire signer à chaque groupe convoqué, un contrat avec ces modérateurs (en fait notre hiérarchie déguisée en pantin). Avec des objectifs fixés par les teams eux-mêmes ! Sidérant non ? Objectifs qui devront être atteints sous peine de vous le ressortir dans votre focus. C’est puissant non ? Car « ils » vous le mettront en pleine figure et ne vont pas se gêner de vous dire que c’est vous qui avez fixé le challenge. Trop fort ! Pour plagier le langage de nos rejetons.

Mais voilà, la mayonnaise ne prend pas. Et j’ai encore l’image de la tête de mes collaborateurs  au sortir de cette réunion. Partagé entre la stupéfaction et l’envie d’en rigoler (jaune, je précise…). Jusqu’où vont-ils aller ? C’est ahurissant !

Pour créer une dynamique d’entreprise et forger une culture d’entreprise (Qui existait encore il y a un dizaine d’année…), il faut donner le change à son personnel. Le motiver par le biais de la promotion, l’appât du gain, la valorisation et enfin la formation en interne. C’est basique non ? Eh bien chez nous rien, « zéro », la tête à Toto. L’on détruit petit à petit les métiers, les conditions et l’on tire les salaires vers le bas. Que de motivations pour un personnel déjà résigné à ne travailler  que pour « crouter » ! Voyant passer sous son nez encore quelques centaines de millions de francs pour financer la future S.A et sa banque. Qui ; une fois mise en place avec les conditions que l’on connait, vous mettra sans remord à l’assurance chômage. 

Aussi, j’ose détourner  la phrase célèbre du Général en :

« Nous sommes le Peuple, Messieurs les dirigeants vous n’êtes que la chienlit ».

A l’image du monde d’aujourd’hui, vous n’êtes-vous aussi, Messieurs, que les fossoyeurs du futur de nos enfants et petits-enfants.

Je ne vous salue pas !

Chers collègues, à bientôt dans le monde de Ferdinand n°4

Fichier attachéTaille
les mots de Ferdinand 3.pdf237.76 KB